Selon la plupart des Canadiens, la haine et l’abus en ligne posent problèmes

Selon la plupart des Canadiens, la haine et l’abus en ligne posent problèmes



Près de 90 % des Canadiens affirment que la haine en ligne a de graves conséquences négatives, selon un sondage d'Abacus Data commandé par la CPAC.   David Coletto, fondateur et chef de la direction d'Abacus Data, discute des données et de l'impact de la cyberintimidation et des abus en ligne sur les jeunes, les communautés vulnérables et notre démocratie.

L'enquête a révélé que 87 % des répondants estiment que la haine en ligne a un impact grave dans l'ensemble, 47 % estimant que les insultes et les insultes ont été normalisées et 87 % déclarant que la cyberintimidation et les abus en ligne nuisent particulièrement aux jeunes.

Selon Statistique Canada, l’exploitation des enfants, la haine et l’agression en ligne chez les jeunes ainsi que la cyberintimidation et les abus sont en hausse.  

« Chaque semaine, j'ai posé des centaines de questions aux Canadiens à propos d'un large éventail de sujets et j'ai constaté que près de 90 % d'entre eux estimaient que quelque chose posait problème ces jours-ci... cela montre à quel point le public est conscient du problème », a déclaré David Coletto, fondateur et PDG d'Abacus Data.

« Ce n'est pas vraiment une surprise, mais cela devrait nous choquer ... qu'il y ait certaines personnes dans le pays qui semblent être les plus durement touchées par cette intimidation. Et c'est simplement à cause de qui ils sont, pas nécessairement à cause de ce qu'ils ont fait. »

Les abus se produisent par le biais des médias sociaux, des plateformes de jeux et des messages directs en ligne. Les auteurs utilisent cette technologie pour harceler, menacer, embarrasser et effrayer leurs cibles, et ces abus ont un impact sur le bien-être des victimes. Un rapport de Statistique Canada publié en 2023 a révélé qu'un adolescent sur quatre avait été victime de cyberintimidation et que cela nuisait à sa santé mentale.

De nombreux pays adoptent des lois pour obliger les grandes entreprises de technologie à créer des garde-fous pour contrer ces abus. Le mois dernier, l’Australie a adopté une loi interdisant aux moins de 16 ans d’accéder aux réseaux sociaux et de les utiliser. Le Royaume-Uni a adopté sa Loi sur la sécurité en ligne en 2023 pour protéger les utilisateurs contre les contenus préjudiciables et, plus tôt cette année, la Commission européenne a pris des mesures semblables dans sa Loi sur les services numériques.

Ici au Canada, une vaste coalition incluant des groupes de défense des droits des enfants, des associations médicales et des organisations de technologie numérique exhorte les politiciens fédéraux à trouver un terrain d'entente et à adopter un projet de loi pour protéger les utilisateurs contre les préjudices en ligne.

La cyberintimidation et les abus en ligne touchent aussi certains de ces mêmes élus et d'autres qui envisagent une carrière politique.

Le sondage d'Abacus Data montre que plus de la moitié des répondants, soit 58 %, considèrent la haine et l'intimidation en ligne comme facteur dissuasif pour les personnes souhaitant se présenter aux élections.

« Je pense que [les préjudices en ligne] exercent une influence considérable sur notre démocratie et sur les personnes que nous recrutons. Mais je pense qu'ils empêchent également les dirigeants politiques, qu'il s'agisse de chefs de parti, de députés ou de membres de corps législatifs dans l’ensemble du pays, de faire leur travail efficacement en s'opposant, en exprimant leurs opinions », déclare M. Coletto.

« La violence sous forme numérique reste de la violence », a déclaré Sabreena Delhon, directrice générale du Centre Samara pour la démocratie. « Et la réalité est que si les gens ne se sentent pas en sécurité, ils ne se manifesteront pas ou on attirera davantage de personnes qui veulent aussi faciliter ce type de comportement violent et d’incivilité, ce qui aura un effet très corrosif et dommageable sur la pratique de la politique au Canada. »

Le sondage d'Abacus Data auprès de 2001 résidents canadiens âgés de 18 ans et plus a été réalisé entre le 11 et le 14 avril 2024. La marge d'erreur pour un échantillon aléatoire de cette taille est de plus ou moins 2,19 %, 19 fois sur 20.




Ce projet a été rendu possible en partie grâce au gouvernement du Canada.