Congrès du Parti libéral en 1958

Congrès du Parti libéral en 1958


16 janvier 1958

Colisée d’ Ottawa

Président : Duncan MacTavish (président sortant du parti)

Louis St. Laurent prévoyait quitter son poste à la suite de la défaite du parti aux élections de 1957 qui a mis fin à 22 ans de règne libéral et porté au pouvoir un gouvernement progressiste-conservateur minoritaire.

LES CANDIDATS

Comme de nombreux ministres avaient perdu leurs sièges aux élections, il y avait deux aspirants chefs principaux : l’ancien ministre de la Santé Paul Martin, âgé de 54 ans, et Lester B. Pearson, un lauréat du Prix Nobel de la paix âgé de 60 ans qui avait servi son pays en tant que diplomate et ministre des affaires extérieures.

Pearson avait le soutien de l’« establishment » du parti. Martin cherchait à séduire la base du parti malgré son statut de candidat sous-estimé.

Pearson bénéficiait du soutien massif des délégués du Québec et de Toronto tandis que Martin comparaît sa campagne à la victoire de M. King en 1919.

Les observateurs pensaient que le seul espoir de Martin pourrait provenir de la candidature de Don MacKay, maire de Calgary, qui aurait pu soutirer des appuis à Pearson dans l’Ouest canadien.

Cependant, MacKay s’est retiré deux jours avant le congrès.

LE CONGRÈS

Dans son discours, Pearson promettait la paix, la prospérité et des emplois.« Libéralisme est synonyme de réforme, et j’espère toujours être un réformateur. »

À ceux qui lui reprochait son manque d’expérience politique il a vanté ses 30 années de carrière au sein de la fonction publique et ses quatre victoires électorales.

Martin promettait de mener une lutte acharnée contre Diefenbaker et de privilégier le chômage, la pauvreté et la justice sociale: « Nous – vous et moi -- pouvons redonner au libéralisme la place qui est la sienne dans ce pays...Ensemble, nous livrerons une lutte comme on n’en a jamais vu dans notre pays. »

LE SCRUTIN

Trois experts-comptables surveillaient 50 comptoirs en compagnie de 38 scrutateurs provenant des ailes provinciales du parti.

Il n’a fallu qu’un tour de scrutin pour que la victoire de Pearson soit annoncé devant une foule de 6 000 personnes.

Dans son discours télédiffusé à l’échelle nationale, il a exhorté les libéraux à veiller à ce que le slogan « À nous la victoire » se concrétise et a affirmé qu’il tenterait de « convaincre le peuple canadien qu’il a besoin de nous pour gérer leurs affaires. »

Plus tard, les deux hommes insisteront sur leur relation de longue date. Martin a proposé que l’on reconnaisse à l’unanimité la victoire de Pearson. Toutefois, un chroniqueur du quotidien Montreal Gazette a écrit, avant le scrutin, que « la compétition entre messieurs Pearson et Martin n’est plus empreinte de l’esprit de rivalité amicale comme le veut la tradition dans de telles circonstances.

Les deux camps ont échangé quelques jugements sévères. En outre, un brin d’amertume s’est introduit qui pourrait avoir un effet à long terme sur le Parti libéral. »

AUTRES FAITS :

  • Pearson a tout de suite réclamé la démission du premier ministre John Diefenbaker, qui a décidé de déclencher immédiatement une élection. M. Diefenbaker et les progressistes-conservateurs ont obtenu la plus importante majorité de l’histoire du Canada à ce jour en remportant 208 des 265 sièges. Le nombre de députés libéraux a été réduit à 48.
  • Harold Henderson, un pasteur âgé de 50 ans originaire de Portage la Prairie, au Manitoba, a reçu un vote – et non pas le sien puisqu’il n’était pas délégué au congrès.