Congrès du Parti libéral en 1919

Congrès du Parti libéral en 1919


Le 7 août 1919

Howick Hall, parc Lansdowne, Ottawa

Présidents : Sir Lomer Gouin (premier ministre du Québec) et George Henry Murray (premier ministre de la Nouvelle- Écosse).

Sir Wilfrid Laurier était passé de vie à trépas plus tôt au cours de l’année. Il avait dirigé le Parti libéral depuis 1887.

Pour la première fois de toute l’histoire du Canada, la direction d’un parti fédéral serait décidée lors d’un congrès.

M. Laurier avait déjà eu l’intention de recourir à cette mesure en vue de renouveler le parti à la suite de 8 années dans le camp de l’opposition.

Antérieurement, le chef sortant ou le caucus choisissait le nouveau chef. Selon le politologue John C. Courtney, ce revirement est dû au fait que le caucus libéral n’était plus perçu comme étant représentatif de la diversité linguistique et religieuse du Canada.

En outre, les libéraux devaient se remettre de leur division sur l’enrôlement forcé en temps de guerre. De nombreux libéraux se sont ralliés à Sir Robert Borden et à son Parti conservateur afin de former un gouvernement d’union. Étant contre cette mesure, M. Laurier et ses partisans sont demeurés dans le parti d’opposition.

LES ASPIRANTS AU TITRE

Les aspirants ont consacré les jours précédant le vote à rechercher les faveurs des délégués à Ottawa.

Quatre hommes étaient inscrits sur la liste électorale : deux ex-ministres (W.S. Fielding et William Lyon Mackenzie King) ainsi que deux députés (George Perry Graham et Daniel Duncan McKenzie). Ce dernier était le chef du parti par intérim.

Le cinquième candidat Alex Smith s’était retiré avant le premier tour de scrutin.

M. Fielding était considéré depuis belle lurette comme l’éventuel successeur de M. Laurier. Toutefois, il ne partageait pas le point de vue de ce dernier sur le service militaire obligatoire. Les délégués du Québec et même ceux au sein de sa propre province s’opposaient farouchement à l’ancien premier ministre de la Nouvelle-Écosse.

Ancien ministre du Travail, M. King ne siégeait plus au Parlement depuis sa défaite électorale de 1911. Les observateurs le considéraient comme l’éventuelle solution de compromis.

Il a finalement obtenu l’appui du Québec et des « libéraux de Laurier ». Ces derniers étaient perçus comme les décideurs des affaires des associations du coin.

A échoué également un gros effort de dernière minute pour faire entrer dans la course le premier ministre de la Saskatchewan William Martin, ancien député.

LE VOTE

Les votes des personnalités influentes suivantes étaient assurés : sénateurs, députés, candidats défaits, premiers ministres provinciaux, chefs de partis provinciaux, présidents des associations libérales provinciales et trois délégués de chaque comté.

Les nominations étaient acceptées par écrit jusqu’au premier tour de scrutin. Celui-ci a débuté à 15h45. Les délégués votaient sans quitter leur siège.

M. King devançait M. Fielding après les premier et deuxième tours de scrutin. M. Graham s’est retiré de la course. M. McKenzie en a fait de même. Leur retrait a provoqué une telle confusion que les troisième et quatrième tours ont dû être annulés.

Selon le biographe Allan Levine, M. King méditait et priait en attendant la reprise des tours de scrutins.

Les résultats définitifs ont été dévoilés tout juste avant 20 h. M. King a défait M. Fielding directement par 38 voix. Il a su conserver cette victoire durant près de 3 décennies.

INFO SUPPLÉMENTAIRE :

  • Un dortoir pour 800 hommes a été aménagé dans l’un des bâtiments du parc Lansdowne. Un autre bâtiment abritait un dortoir pour femmes.
  • Un portrait de M. Laurier est fixé sur la scène de 80 pieds.